Dans le monde

Union européenne : Des miettes contre le chômage des jeunes

En avril 2013, le chômage des moins de 25 ans était en moyenne de 23,5 % dans l'ensemble de l'Union européenne et de 24,4 % pour la seule zone euro, frappant des millions de jeunes. Dans plusieurs pays ces chiffes explosent, comme en Grèce (62,5 %), en Espagne (56,4 %), en Croatie récemment arrivée dans l'Union (51,8 %), au Portugal (42,5 %) ou en Italie (40,5 %). Les statisticiens parlent d'une « génération perdue » pour l'emploi.

Il ne sera pas dit que les dirigeants de l'Union européenne n'auront rien fait contre ce fléau. Ils viennent de se mettre d'accord pour y consacrer six milliards d'euros, étalés sur deux ans, pas grand-chose si on compare aux 120 milliards que l'Union a consacrés à la croissance des entreprises.

Sur ces six milliards, 600 millions reviendront à la France, où le chômage des jeunes atteint 26,5 % en moyenne, mais 35,1 % dans le Nord-Pas-de-Calais et 38 % en Languedoc-Roussillon. Cet argent devrait aider les régions les plus touchées à proposer à ces jeunes « un emploi, une formation ou un apprentissage ».

Selon Hollande, « 300 000 jeunes sont concernés ». Rapportée à ce nombre, cette somme ne représente qu'un ajout aux dispositifs existants de 1 000 euros par jeune et par an, autant dire pas grand-chose. Un tel saupoudrage ne peut arrêter l'hémorragie de l'emploi des jeunes, surtout quand on sait que le nombre de jeunes de 15-29 ans qui ne travaillent pas, ne font pas d'études et ne sont pas en formation, approche deux millions !

S'attaquer sérieusement au fléau social qu'est le chômage exige de prendre le mal à la racine, en commençant par interdire les licenciements, et en imposant le partage du travail entre tous les bras disponibles, jeunes et moins jeunes, avec maintien du salaire. Cela voudrait dire aussi imposer une autre répartition des richesses entre exploiteurs et exploités, entre les possédants et le monde du travail. Cela, le gouvernement Hollande-Ayrault, comme ceux qui les ont précédés, ne veut pas le faire. Mais la classe ouvrière et la jeunesse en lutte pourraient l'imposer.

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