Écoutes américaines : Le choeur des hypocrites04/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2344.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Écoutes américaines : Le choeur des hypocrites

Après la publication par le journal allemand Die Welt, relayé ensuite par le quotidien anglais The Guardian, révélant les écoutes à grand échelle opérées en Europe par les services secrets américains, on a assisté à un choeur de protestations indignées des chefs d'État, Merkel, Hollande... suivis par une bonne partie du personnel politique et, il faut bien le dire, plus hypocrites les uns que les autres.

Ces informations découlent des révélations transmises par Snowden, qui collaborait avant sa fuite des États-Unis à la NSA, l'Agence nationale de sécurité, une des agences officielles d'espionnage de l'État américain. D'ailleurs la seule chose qui soit exceptionnelle dans cette affaire, c'est qu'au nom de ses principes, qu'il croyait être ceux de son pays, un agent de l'État dévoile une partie du dessous des choses caché au grand public. Et c'est d'ailleurs à cause de cela qu'il risque des condamnations exemplaires, si l'État américain remettait la main sur lui.

Car, comme le rappelait un ancien des services secrets français, la DGSE, aujourd'hui député européen, « tout le monde écoute tout le monde », évidemment selon ses possibilités. Si en France le service spécialisé dans ces actions comporte cent personnes, aux États-Unis la NSA en emploie 40 000 à elle seule, sans compter les autres agences de renseignement.

La seule chose qui différencie l'action de l'État américain de ses autres « partenaires et amis », c'est là, comme dans l'économie, comme dans tous les autres domaines, la puissance et les moyens du plus puissant des États impérialistes. Sinon, sur le reste, ils ont tous le même objectif : ramener par tous les moyens toutes les informations qui pourraient servir à leur propre bourgeoisie, fût-ce au détriment de leurs « meilleurs amis ». Et cela touche autant les informations économiques, industrielles, financières et autres, dans la guerre commerciale que se livrent tous les bourgeois du monde, que la défense et la prétendue « sécurité du pays ». D'ailleurs ce que les États appellent « sécurité » est souvent dirigé d'abord contre leurs propres citoyens et leur volonté éventuelle de contestation.

Ce qui se cache derrière les déclarations sur la souveraineté nationale outragée affichée par toute une série d'hommes et de femmes politiques, c'est le dépit du petit face au plus gros et plus puissant que lui. Quant aux méthodes, à la violation des libertés individuelles et collectives, il faudrait être aveugle et très amnésique pour considérer que l'Europe et la France puissent être des garants en ce domaine. Car, en France comme ailleurs, il y a ce qui est légal et ce que l'État juge utile, et ça peut faire une sacrée différence.

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