DCNS – Ruelle (Charente) : Profits en hausse, salaires en berne21/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2329.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

DCNS – Ruelle (Charente) : Profits en hausse, salaires en berne

Le groupe DCNS (13 000 salariés), spécialisé dans la construction navale militaire, ne connaît pas la crise. À l'occasion du dernier conseil d'administration, il a annoncé qu'il continuait à augmenter son chiffre d'affaires, plus de 12 % l'an passé, et que sa rentabilité a encore augmenté. Cela alors même que les deux années précédentes, DCNS avait déjà de très bons résultats.

Au cours de ce conseil d'administration, il a été décidé de distribuer 98 millions d'euros de bénéfices aux actionnaires, à savoir l'État (65 % du capital) et Thalès (35 %), la même somme que l'an passé. L'arrivée de la gauche au gouvernement n'a absolument rien changé quant à la distribution des profits capitalistes. Dans le même temps, DCNS vient d'acquérir OpenHydro, une société irlandaise spécialisée dans les hydroliennes, pour 130 millions d'euros.

Le carnet de commandes est plein pour les cinq années à venir. Du travail il y en a donc par-dessus la tête, sans que les effectifs suivent au même rythme. Ils ont à peine progressé -- moins de 3 % l'an dernier. Les dirigeants de DCNS recourent à la sous-traitance, et à des jeunes en apprentissage ou en alternance qui tiennent un vrai poste dans l'entreprise, au point que, quand ils partent à l'école, le travail s'accumule. La précarité tend à devenir la norme. Sur le site de Ruelle, il y avait une vingtaine d'intérimaires il y a trois ans, il y en a 70 actuellement, (presque 9 % de l'effectif).

Pour les salaires, c'est aussi l'austérité. Les ouvriers d'État, qui relèvent de la fonction publique, voient leur salaire gelé. Les ingénieurs n'ont pas d'augmentation générale, seulement des enveloppes individuelles. Pour le reste du personnel, les récentes négociations salariales actuelles, qui ont donné lieu à des débrayages, se sont soldées par des revalorisations, très insuffisantes, de 1,85 %.

Avec DCNS, une entreprise pilotée par l'État, où tous les signaux de l'activité et de la rentabilité sont au vert, l'emploi et les salaires sont dans le pot-au-noir, de quoi voir rouge pour les travailleurs.

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