Cofpa-Albany Saint-Junien : 201 travailleurs menacés de licenciement05/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2314.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cofpa-Albany Saint-Junien : 201 travailleurs menacés de licenciement

Lors d'un comité central d'entreprise tenu en Suisse mercredi 21 novembre, la direction d'Albany International a annoncé la suppression de 126 emplois sur 227 à Sélestat, et de 75 sur 127 à Saint-Junien en Haute-Vienne.

Les travailleurs de Saint-Junien, auxquels la direction parlait de « rapprocher des marchés » les 30 à 40 % de production à destination de l'Asie et de l'Amérique du Nord, s'attendaient bien sûr à un mauvais coup. Ils avaient manifesté le 10 novembre avec le soutien de la population de la ville. Mais l'annonce brutale de la suppression de plus de la moitié de l'effectif a été durement ressentie.

Albany, dont le siège est situé à Rochester dans le New Hampshire, aux États-Unis, emploie quelque 4 300 personnes sur ses sites répartis dans onze pays. Le groupe est leader dans le domaine des composites tissés, des textiles pour habillage de machines industrielles et tissus techniques pour l'industrie du papier.

Les usines de Saint-Junien et de Sélestat sont toutes les deux rentables mais, anticipant un ralentissement d'activité dans l'industrie du papier, le groupe Albany a décidé de restructurer et de s'orienter vers la production pour l'aéronautique. Aux 201 travailleurs menacés au total, la direction a le culot de proposer 60 reclassements dans l'usine qu'elle compte ouvrir à Commercy, dans la Meuse, en partenariat avec le groupe Safran, et pour laquelle Albany espère obtenir des aides importantes des collectivités locales, comme cela avait été le cas à Saint-Junien.

Comment les travailleuses et travailleurs de Saint-Junien, qui ont compagnes et compagnons, enfants, famille, maison dans la ville ou dans ses environs, pourraient-ils partir dans la Meuse ?

Au printemps dernier, pendant la campagne électorale, alors que la fermeture de l'entreprise de Saint-Junien était programmée, Montebourg était venu jouer les matamores devant les portes de l'usine et avait promis qu'un gouvernement socialiste ne laisserait pas faire Albany ! Aujourd'hui, il est beaucoup plus discret. Les travailleurs de Saint-Junien et de Sélestat l'ayant interpellé à plusieurs reprises, il a pour l'instant promis une « table ronde » avec la direction d'Albany et les syndicats pour le 18 décembre.

Les licenciements sont programmés pour 2014. D'ici là, pour empêcher Albany de licencier, les travailleurs devront compter sur leur lutte collective et la solidarité de toute la population.

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