Union européenne : Budget de crise28/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2313.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Union européenne : Budget de crise

Vendredi 23 novembre, après deux jours de négociations, les chefs d'État et de gouvernement des vingt-sept États de l'Union européenne, réunis pour décider de son budget global pour la période 2014-2020, se sont séparés sans être parvenus à un accord.

Le budget européen est alimenté essentiellement par les contributions des vingt-sept États de l'Union européenne, contribution qui est calculée en fonction de la richesse et du niveau de développement de chacun. L'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni fournissent, à eux quatre, les deux tiers des recettes totales de l'Union. L'Allemagne, qui verse 20,56 % du budget, est l'État qui est le plus gros contributeur, devant la France, avec 16,43 %. L'État qui verse la plus petite contribution est Malte (0,05 %), suivie de la Lettonie et de l'Estonie (0,10 % chacune).

Les débats ont opposé les États riches comme le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, partisans d'une réduction drastique des dépenses, notamment des aides au développement des régions pauvres, aux États comme la Pologne ou la Roumanie par exemple. Ceux-ci, principaux bénéficiaires de ces aides, réclamaient au contraire leur hausse.

Mais les débats ont aussi opposé les États riches entre eux, sur le montant et sur les cibles des économies à réaliser. Hollande par exemple, défenseur des subventions aux agriculteurs, dont la France est le principal bénéficiaire, s'est opposé à Cameron, qui souhaitait les réduire. Tandis que Hollande, de son côté, remettait en cause la « ristourne » dont le Royaume-Uni bénéficie depuis 1984 sur sa contribution au budget commun.

Finalement, après d'âpres discussions et de multiples rencontres, une majorité d'États se sont mis d'accord sur un montant de 973 milliards d'euros sur sept ans (soit chaque année l'équivalent d'environ 1 % des richesses produites dans les vingt-sept États de l'Union). C'était 80 milliards de moins que le budget proposé initialement et soumis aux chefs d'État par la Commission européenne. Un montant d'économies jugé insuffisant par un certain nombre d'États qui réclamaient, avec le Premier ministre britannique, 30 milliards de réduction supplémentaire, « somme assez dérisoire si on la ramène à sept ans et vingt-sept membres », commente le journal Les Échos. Presque une discussion de marchands de tapis !

Après cette bataille de chiffonniers, et faute d'un accord de tous les dirigeants européens -- il faut savoir que le budget doit être voté à l'unanimité des vingt-sept membres de l'Union --, la réunion a tourné court, et rendez-vous a été pris pour un nouveau sommet en 2013.

Dans un contexte d'aggravation de la crise économique, de généralisation des plans d'austérité, les dirigeants européens ne sont d'accord que sur une chose : payer le moins possible. Le budget de l'Union européenne sera à l'image des budgets de tous ses États, un budget d'austérité. Et il contribuera ainsi lui aussi à enfoncer l'économie dans la crise.

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