Venezuela : Quand la presse française préfère les oligarques...10/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2306.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Venezuela : Quand la presse française préfère les oligarques...

Tous ceux qui ont suivi les commentaires des journalistes à l'approche des élections au Venezuela n'ont pas eu de mal à comprendre dans quel camp ceux-ci se situaient : avec Capriles et l'oligarchie, et contre Chavez.

À les entendre, le jeune avocat de 40 ans n'allait faire qu'une bouchée du vieux dictateur usé. Le scrutin était annoncé serré. Les moins stupides, ayant soupçonné le score final, dénigraient par avance le clientélisme de Chavez qui -- quelle honte ! -- s'assurait des voix chez les plus pauvres en leur accordant des programmes sociaux.

Leur indignation est bien sélective. Au Mexique, en juin dernier, le candidat du PRI, un candidat identique à Capriles, a remporté l'élection en achetant les voix qui lui manquaient pour gagner. On sait, depuis, que des établissements financiers ont fourni au candidat, en toute illégalité, l'argent pour acheter ces voix. Cela n'a fait sourciller ni les magistrats mexicains qui ont entériné le résultat, ni les journalistes d'ici qui ne savent que dénigrer Chavez ou Castro.

Mais le clientélisme de Chavez n'est rien à côté du gaspillage que, selon eux, il ferait des réserves de pétrole. Rendez-vous compte, explique un journaliste des Échos, Chavez accorde « le plein de carburant pour moins d'un euro » ! Car, chose terrible, au Venezuela les revenus du pays dépendent à 96 % de l'or noir... On aimerait voir les mêmes journalistes décocher des flèches identiques contre l'Arabie saoudite, mais il n'est pas question en effet de mettre des bâtons dans les roues par exemple d'un Bouygues qui, dans le passé, a livré à Ryad une université clé en mains.

Et si Les Échos dénoncent ce qu'ils appellent un « gaspillage », c'est que la compagnie Total, et quelques autres, qui ont accepté de rester au Venezuela pour participer à l'extraction du pétrole bitumineux lourd, ne pourront pas en extraire autant qu'elles l'avaient espéré. En effet, Chavez dépense dans des programmes sociaux l'argent qui, aux yeux du rédacteur des Échos, serait tellement mieux employé à épauler l'activité des compagnies étrangères !

De toute façon, pour ces gens-là, rien ne va avec Chavez. Ainsi, il a fallu l'approche de l'élection pour qu'il accélère son programme de construction de logements. Et, pendant la campagne, il a accaparé la majeure partie du temps de parole, ne laissant que la portion congrue à ses adversaires. On ne verrait jamais des choses pareilles en France !

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