Dans les entreprises

Sanofi -- Montpellier : Des médicaments, pas des licenciements !

Ils étaient déjà nombreux, réunis sur la place de la Comédie à Montpellier jeudi 6 septembre, à l'appel de l'intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC, Sud, CFTC) pour dénoncer le plan de suppression de 200 postes envisagé dans le secteur recherche du centre Sanofi de Montpellier, qui compte 1 065 personnes alors qu'il y avait encore 1 400 salariés en 2009.

Sur les blouses blanches des chercheurs, on pouvait lire « Arrêtez de nous prendre pour des nouilles » ou « Sanofric ». Les travailleurs se sont allongés sur la place pour faire apparaître sur leur dos le slogan: « Des médicaments pas des licenciements ! »

Les travailleurs de Montpellier se réunissent et manifestent tous les jeudis midi, les « jeudis de la colère » comme ceux de Toulouse, dont le site quant à lui est menacé de fermeture depuis l'annonce le 5 juillet par la direction du groupe d'un plan d'économies.

Sanofi-Aventis a fait neuf milliards de bénéfices en 2011 et ses actionnaires ont reçu trois milliards d'euros au premier semestre. La direction affiche des résultats en hausse de 35 % par rapport à l'an dernier tout en annonçant qu'elle présentera son plan de suppression d'emplois le 25 septembre.

La direction justifie ce plan de suppression d'emplois par la perte des brevets aux USA de ses médicaments-phares Avapro et Plavix. Le directeur général, dès septembre 2011, a annoncé que l'objectif prioritaire du groupe pour 2015 est de porter les dividendes des actionnaires de 35 % à 50 % du résultat net. C'est donc bien pour garantir et toujours augmenter ses profits colossaux que Sanofi entend supprimer des emplois. Les salariés de Montpellier, bien décidés à ne pas se laisser faire, ont rejoint le jeudi 13 septembre à Toulouse ceux des autres sites de Sanofi pour participer aux « jeudis de la colère ».

Quant à la ministre déléguée auprès d'Arnaud Montebourg, Fleur Pellerin, de passage à Montpellier, elle avait réussi à exprimer son soutien aux milliardaires licencieurs avec une grande délicatesse : « La position du gouvernement est la suivante : nous voulons que la compétitivité de nos entreprises soit conciliée avec la préservation de l'emploi. Pas question de mettre en danger nos "champions industriels", dont Sanofi fait partie. Nous en appelons seulement à leur sens des responsabilités et du dialogue social ».

À Sanofi comme ailleurs, pour ne pas être réduit au chômage, il ne faudra compter que sur la lutte.

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