Prix des carburants et du fioul : Les « oublis » de la baisse05/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2301.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prix des carburants et du fioul : Les « oublis » de la baisse

La baisse des prix, fort minime, de 6 centimes par litre recommandée par le gouvernement pour les carburants semble appliquée à peu près partout... sauf pour certaines stations-service propriétés de pompistes dits indépendants, soit un peu moins de 20 % des points de vente.

En effet, si Total a bien appliqué la baisse dans ses propres stations-service, en revanche, lorsqu'il est fournisseur de petits revendeurs, il ne le fait pas. Il ne reste plus dans ces stations que la baisse de 3 centimes décidée par l'État. Pour Total, c'est une façon de tricher avec ses engagements et de grappiller quelques sous. Et de toute façon le dirigeant de Total a dit et répété que cette baisse, qu'il a consentie de mauvaise grâce, n'était que provisoire et que, si le prix du baril venait à remonter à l'échelle internationale, les tarifs à la pompe suivraient le mouvement.

En outre, un énorme secteur a été laissé de côté par la baisse. Après de multiples tergiversations entre gouvernement et pétroliers, le fioul domestique n'est en effet pas concerné. Or il est utilisé par environ quatre millions de familles. Le prix du fioul frôle, en ce moment, 1 euro par litre. Remplir une cuve de 1 000 litres, cela coûte pratiquement 1 000 euros. Une baisse, même minime de 6 centimes par litre, cela représente 60 euros. Pour chauffer un pavillon l'hiver, il faut souvent 1 500 à 2 500 litres.

Il se vend annuellement environ dix milliards de litres de fioul domestique dans le pays. Grignoter là-dessus 6 centimes par litre représente 600 millions d'euros de gagnés, dont la moitié pour l'État et l'autre moitié pour les pétroliers... que paieront les particuliers, dont un certain nombre sont déjà réduits à ne plus se chauffer qu'un jour sur trois par exemple, voire seulement par très grand froid.

Les trusts pétroliers, Total en tête, prétendent ne faire quasiment aucun bénéfice sur le raffinage et la distribution des carburants, mais uniquement au niveau de la production. L'État est de connivence en refusant de s'attaquer à leurs énormes bénéfices sous prétexte qu'ils proviennent de la production hors de France. Comme si, dans tous les cas, ces bénéfices n'atterrissaient pas dans la même caisse du trust pétrolier !

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