Leur société

Roms : Les expulsions et la discrimination revendiquées par Valls et les notables socialistes

Cet été, les démantèlements de campements de Roms ont choqué beaucoup de personnes, Manuel Valls appliquant exactement les mêmes méthodes que Sarkozy et Guéant l'ancien ministre de l'Intérieur. Et lundi 27, il vient de récidiver en faisant brutalement détruire par la police deux nouveaux camps à Evry et à Lyon, sans prévoir des relogements, et à Évry, ville dont il était encore maire en juin, sans attendre les décisions de justice. Mardi 28, ce sont 180 personnes dont 50 enfants qui ont été expulsées d'un campement de Saint-Priest dans le Rhône.

Certes ces camps sauvages sont insalubres, sans sanitaires, sans eau ni électricité, les conditions de vie y sont inadmissibles et ils sont souvent aussi source de nuisances pour le voisinage.

En expulsant ces familles et en détruisant leurs quelques biens, caravanes ou tentes, Manuel Valls a le cynisme d'invoquer « l'intérêt des Roms et un devoir moral pour le militant de gauche qu'il est », pour ne pas laisser perdurer ces bidonvilles, et fut applaudi chaleureusement par les notables socialistes rassemblés à l'université d'été du PS à La Rochelle.

Mais la mise à la rue ne règle rien. Bien au contraire, elle aggrave considérablement le sort d'une communauté, déjà parmi les plus mal loties. De plus, cela entraîne la perte de liens noués avec les associations humanitaires et les services sociaux locaux et compromet la scolarité des enfants.

François Hollande avait promis durant sa campagne « qu'aucune expulsion ne se ferait sans proposition de relogement ». En fait les propositions de relogement se limitent à quelques nuitées d'hôtel dispersées dans diverses communes.

Le mercredi 22 août, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a tenu une réunion interministérielle pour, disait-il, poser les bases d'une nouvelle politique envers les 15 à 20 000 Roms vivant en France. Pour le logement, cette réunion n'a accouché que d'une mission d'étude pour recenser des terrains et locaux disponibles pour des hébergements d'urgence...

Certaines communes, à leur niveau, se sont donné les moyens d'aménager des logements pour cette communauté. Par contre, depuis vingt ans que le problème des camps sauvages existe, l'État n'a rien fait pour les aménager. Au contraire, la volonté des gouvernements successifs est surtout de ne rien faire pour aider les Roms à s'installer, parce que ce sont des réfugiés parmi les plus démunis. 10 000 expulsions de France ont lieu chaque année, certaines personnes sont expulsées plusieurs fois la même année.

La liberté de circulation est l'un des principes de l'Union européenne, mais nombre d'États, dont la France, voudraient leur interdire de revenir. En Roumanie comme dans presque toute l'Europe, les Roms sont traités en parias.

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