Hollande et les douze apôtres du CAC 4030/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2300.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hollande et les douze apôtres du CAC 40

Jeudi 23 août, François Hollande a convié à sa table douze patrons de l'Afep (Association française des entreprises privées).

Les noms des douze apôtres de cette Cène d'un nouveau genre n'étaient pas publics : « Certains patrons n'ont pas envie que ça se sache », a prétendu l'Élysée. On a pourtant vite su que huit étaient à la tête d'entreprises du CAC 40, et non des moindres : Total, Sanofi, Saint-Gobain, BNP Paribas, CGF Suez, Lafarge, Capgemini et Pernod Ricard. Ils étaient flanqués des dirigeants de Valéo, Solvay, Cointeau et Nexans.

En revanche rien n'a filtré sur les conversations qui se sont tenues entre le président et ses invités : ces gens-là respectent le secret des affaires.

Hollande au cours de sa campagne avait dit qu'une fois élu il devrait rencontrer les responsables des grandes entreprises. Le 11 juin il a déjà reçu discrètement à l'Élysée des grands patrons français et allemands. Cette fois il déjeune officiellement avec les gérants de centaines de milliards de capitaux. Il souhaite de toute évidence être en bons termes avec ces capitalistes qui représentent la fleur de la bourgeoisie. Il est probable qu'il écoute leurs souhaits et leurs exigences. Que vouliez-vous qu'il fît, contre douze ? Évidemment rien.

Et cette semaine, c'est le gouvernement qui va s'immerger dans l'université d'été du Medef (le syndicat des patrons). Jean-Marc Ayrault en personne y fera le discours d'ouverture ; Pierre Moscovici interviendra dans une table ronde. Et au total, pas moins de dix ministres y viendront pour renforcer les liens avec l'ensemble du patronat.

Les travailleurs, eux, sont des millions : à eux de se faire entendre et avec un autre poids que celui du patronat. Hollande assurait, lors d'un meeting à Aulnay-sous-Bois, que la voix d'un jeune vaut celle d'un patron du CAC 40. Il parlait des urnes, bien sûr. Mais lorsque le monde du travail entre en lutte, c'est mille fois plus vrai.

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