Grèce : La spirale de la dette et de la récession15/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2298.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : La spirale de la dette et de la récession

L'économie grecque s'enfonce dans la récession : au deuxième trimestre 2012, le produit intérieur brut s'est contracté de plus de 6 % ; depuis 2008, il a perdu 20 % de sa valeur, les entreprises, les commerces fermant ou travaillant au ralenti.

Ces chiffres officiels sont publiés au moment où le nouveau gouvernement met la dernière main à une série de mesures censées économiser 11,5 milliards d'euros, une condition imposée par la Troïka (l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le FMI) pour obtenir en septembre une aide de 31,5 milliards qui servira à payer les intérêts de la dette... et enfoncera un peu plus le pays dans la crise.

Les mesures en question, si on en croit la presse, ne seront pas nouvelles : recul de l'âge de la retraite, baisse des pensions de 3 % à 15 % selon que leur montant varie entre 700 et 1 400 euros, suppressions de postes en mettant « en réserve », avec 60 % du salaire, 40 000 employés du secteur public, destinés à perdre définitivement leur poste dans un délai d'un à trois ans, réductions salariales et privatisations.

Le gouvernement de coalition, réunissant la Nouvelle démocratie (droite), le Pasok (Parti socialiste) et la Gauche démocratique, reprend exactement les mesures que le précédent gouvernement « d'experts », dirigé par un financier, n'a pas suffisamment appliquées au goût de la Troïka.

Il s'apprête donc à faire payer la population, même si, dans de nombreux cas, cela semble quasi impossible. Le chômage touche officiellement 23 % de la population et près de 55 % des jeunes de 15 à 24 ans. L'indemnité de chômage est de 360 euros net, plus 30 euros par enfant à charge, quel que soit le salaire antérieur, pour un an seulement et à condition d'avoir travaillé au moins huit mois dans l'année précédant la période de chômage.

Les salaires de base dans la fonction publique ont baissé de 17 %, pour les plus anciens, à 40 % pour les plus jeunes. Dans le privé, la remise en cause des conventions collectives a abouti à des contrats d'entreprise avec une baisse de salaire moyenne de 22 %, et 32 % pour les moins de 25 ans. On estime que 500 000 personnes travaillent sans avoir été payées pendant un ou plusieurs mois, le patron se contentant d'accorder quelques centaines d'euros de temps en temps pour survivre.

Quant aux taxes, elles continuent à augmenter : en septembre, la taxe sur le fuel domestique s'alignant sur celle des carburants, le prix du chauffage va doubler et on estime que 75 % des logements ne seront plus chauffés ou mal chauffés.

Entre payer son loyer, sa quittance d'électricité, ses transports ou manger à peu près correctement tous les jours, le choix est vite fait pour une grande partie des travailleurs grecs. Et leur nombre ne peut que s'accroître avec le nouveau plan de mesures... si le gouvernement réussit à l'appliquer.

Partager