Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent - Auxiliaires de vie sociale : Une dégradation révoltante des conditions de travail

Les auxiliaires de vie sociale jouent un rôle essentiel pour bien des personnes âgées ou dépendantes : nous les aidons à domicile dans les tâches quotidiennes qu'elles ne peuvent pas assurer seules. Nous sommes parfois leur seul contact régulier, la seule personne à l'écoute de leurs problèmes.

Mais les conditions de travail se dégradent. Ce sont par exemple des associations, qui reçoivent les financements du conseil général, qui nous paient. Mais, et la Somme n'est qu'un cas parmi d'autres, les subventions allouées par l'État sont de plus en plus insuffisantes, cela aux dépens et des auxiliaires eux-mêmes et du bien-être des bénéficiaires de ce système d'aide à domicile.

Il y a les temps partiels imposés et l'impossibilité de plus en plus grande de cumuler deux emplois pour tenter d'avoir un salaire complet. Il y a aussi le minutage serré et odieux des actes : 45 minutes pour la toilette du matin, le petit-déjeuner et la réfection du lit ; 30 minutes pour la préparation du déjeuner, pour en assurer le service, car il faut souvent aider la personne à manger, et pour un éventuel change. On a parfois l'impression de devoir gaver les personnes dont on s'occupe. Surtout, on a en permanence les yeux rivés sur la montre. Enfin une personne âgée ou dépendante -- un « client » aux yeux des organismes qui nous emploient -- peut voir défiler jusqu'à dix-huit auxiliaires différents dans le mois ! La dignité et l'intimité des personnes sont sacrifiées. La qualité du contact avec elles s'en ressent, et les possibilités de détecter un éventuel mal-être et d'y apporter une réponse s'en trouvent réduites d'autant.

Les « clients », surtout quand ils n'ont pas la possibilité de payer eux-mêmes un peu plus d'heures que ce que permet le budget alloué par le conseil général, se voient imposer des conditions révoltantes, indignes d'une société moderne. Alors, parmi nous, les auxiliaires de vie, dans la Somme la colère gronde...

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