Pour affirmer les exigences des travailleurs : Votez Lutte Ouvrière07/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2288.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Pour affirmer les exigences des travailleurs : Votez Lutte Ouvrière

Campagne électorale oblige, face à une droite en débandade, la gauche se lance dans des annonces symboliques.

Cette semaine, c'est Cécile Duflot, la ministre du Logement, qui annonce un décret interdisant l'augmentation des loyers lors des changements de locataires. C'est le moment en effet dont profitent les propriétaires pour louer plus cher.

Résultat : à Paris, par exemple, les loyers ont augmenté de 50 % en dix ans, presque autant en banlieue et dans nombre de grandes villes. Hausse de prix d'autant plus injuste que les logements les plus petits changent plus souvent de locataires et que ceux qui ont les revenus les plus modestes doivent supporter les augmentations les plus fortes. Le loyer d'un deux-pièces parisien est souvent supérieur au smic !

La mesure annoncée par Duflot est fort modeste. Seules des augmentations arbitraires à la relocation seraient interdites. Les loyers ne seront pas bloqués, les propriétaires pourront toujours procéder à des augmentations répercutant l'inflation.

L'annonce a quand même déchaîné l'indignation des représentants des propriétaires. L'idée même qu'on puisse prendre une mesure contraignante leur donne des boutons. Et de menacer d'un recul des investissements dans le logement. Le président de la fédération de l'immobilier propose : « En échange d'avantages fiscaux, les propriétaires s'engageraient à louer à 50 % du prix du marché. » Ben voyons ! Ces messieurs les propriétaires accepteraient d'exiger un loyer inférieur, à condition que l'État, c'est-à-dire les contribuables, paie la différence. Et ce sont les plus pauvres que la droite accuse « d'assistanat » !

En relayant les protestations des bailleurs, les ténors de la droite agissent en porte-parole des possédants petits et grands. Mais la gauche gouvernementale n'agit pas pour autant comme la représentante des locataires aux revenus modestes, et encore moins du million de mal-logés et de sans-logis.

Pour faire face au grave problème du logement, il faudrait que l'État s'engage dans un ambitieux programme de construction de logements à prix coûtant, sans permettre aux spéculateurs de l'immobilier, aux propriétaires des terrains, aux bétonneurs en grand, de prélever du profit sur un besoin vital.

Cela exigerait que l'État embauche directement le nombre de travailleurs nécessaires et donne par là même de l'emploi à des centaines de milliers de chômeurs. Ce qui impliquerait qu'une partie du budget de l'État soit consacrée à cette dépense-là plutôt qu'à aider le grand patronat ou à verser des intérêts aux banques.

Il n'en sera évidemment pas question. Pour les logements, il en ira comme pour le reste. Quelques gestes symboliques en cette période électorale, mais aucune mesure susceptible de changer la situation pour les salariés, pour les classes populaires.

Le gouvernement n'a pas eu le temps ? Il aurait eu au moins le temps d'annoncer l'annulation des mesures les plus rétrogrades du règne Sarkozy. Ce n'est pas le cas.

Il n'est pas question de revenir à la retraite à 60 ans avec 37 ans et demi de cotisations, mais de négocier quelques aménagements qui ne concernent qu'une minorité de salariés. On fait beaucoup de bruit autour de l'embauche en septembre de mille enseignants supplémentaires, on en fait moins sur le fait que Sarkozy en a supprimé 14 000, décision qui n'a pas été abrogée ! Le bilan, c'est 13 000 enseignants de moins ! Quant aux plans de licenciements qui se multiplient, l'intervention de l'État se limite à la création d'un ministère et à l'agitation aussi bruyante que stérile de Montebourg.

Aux élections législatives des 10 et 17 juin, Hollande est assuré d'avoir à l'Assemblée nationale une majorité qui corresponde à la majorité présidentielle. Les discours du Parti socialiste sur le vote utile n'ont pas de sens.

Lutte Ouvrière présente des candidats partout, pour que puisse s'exprimer une opposition défendant les intérêts des travailleurs, hostiles à la droite et à l'extrême droite mais méfiants à l'égard du nouveau gouvernement.

Voter pour Lutte Ouvrière, c'est se prononcer pour le programme de lutte avancé par Nathalie Arthaud : l'interdiction des licenciements collectifs, l'augmentation des salaires et des retraites indexés sur les hausses de prix, le contrôle des entreprises par les travailleurs et par la population.

Voter Lutte Ouvrière, c'est se prononcer pour la renaissance d'un parti qui défende réellement les intérêts politiques et matériels des travailleurs, c'est voter communiste !

Éditorial des bulletins d'entreprise du 4 juin

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