OTAN et bouclier antimissile : Le changement ? Où ça ?23/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2286.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

OTAN et bouclier antimissile : Le changement ? Où ça ?

Au sommet de l'OTAN les 19 et 20 mai, les 28 chefs d'État, y compris François Hollande, ont réaffirmé leur accord au projet de bouclier antimissile.

Ce bouclier consiste en l'installation, dans une première phase, d'un radar ultra-puissant à l'est de la Turquie, de frégates porteuses de missiles en Méditerranée et d'intercepteurs d'éventuels missiles ennemis en Pologne et en Roumanie. L'ennemi tout trouvé, c'est l'Iran, qui fait peser sur l'Occident « des menaces réelles », s'il faut en croire le secrétaire général de l'OTAN. Ces menaces, du même ordre que les « armes de destruction massive » irakiennes, vont donc coûter cher, sinon en vies humaines pour le moment, du moins en milliards gaspillés aux dépens de ce qui serait utile à la population.

François Hollande s'était dit réticent à la mise en oeuvre de ce projet durant sa campagne électorale. Il affirme avoir obtenu satisfaction sur un certain nombre de conditions, en particulier la « légitimité » de la force de dissuasion nucléaire française et le fait que les industriels français seront directement intéressés à la réalisation des équipements nécessaires au bouclier en question. Bref, le nouveau gouvernement finalement veut bien payer, mais à condition que cela fasse aussi des rentrées dans les coffres des trusts français, comme Thales.

Il n'y a donc rien de nouveau ni de surprenant dans la politique de défense : ni les cocoricos sur « nos prérogatives » en matière de nucléaire militaire, ni le gaspillage de l'argent public dans des engins de mort. Même si le candidat Hollande avait cru bon d'ajouter, dans ses déclarations de campagne, quelques formules pour stigmatiser « les intérêts privés à qui le gouvernement sortant s'est trop souvent plié » quand il s'agissait des groupes industriels de défense.

Les mêmes groupes que le candidat Hollande disait vouloir mieux contrôler n'ont pas trop à s'inquiéter. Ils retrouvent en face d'eux en partie les mêmes hommes. Au ministère de la Défense attribué à Jean-Yves Le Drian, un des conseillers politiques nouvellement nommés est Jean-Claude Mallet, cet homme que Sarkozy avait choisi pour rédiger le Livre blanc sur la sécurité et la défense nationale. Ces trusts retrouvent aussi, et c'est l'essentiel pour eux, les mêmes marchés.

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