Leur société

Hôpitaux : À la merci des banques

Il n'y a pas que les collectivités locales dont les finances sont fragilisées par les banques. Les hôpitaux subissent les mêmes diktats, du fait de la défaillance entre autres de la banque Dexia.

Selon le quotidien Le Parisien, il va manquer cette année deux milliards d'euros au secteur hospitalier, ce qui représente la moitié des besoins d'emprunts des hôpitaux. Ces emprunts sont nécessaires aux investissements et même à assurer la gestion courante. Des chantiers sont arrêtés et certains hôpitaux éprouvent des difficultés pour payer les salaires de leurs employés. Deux tiers des hôpitaux, notamment des petites et moyennes structures, pourraient donc se trouver en cessation de paiement dans un avenir proche.

Selon la Fédération hospitalière de France, « il est délicat de trouver de nouveaux partenaires financiers, car investir dans des hôpitaux offre des rendements peu séduisants. Un tiers des demandes de prêts environ sont actuellement refusées. » Cela n'empêche pas la dette globale des hôpitaux de continuer à augmenter, car nombre d'emprunts sont à taux variable, avec un intérêt qui peut être raisonnable les premières années, mais qui ensuite monte jusqu'à 15 % et parfois davantage.

Ces prêts toxiques ne constituent cependant qu'une petite partie de l'endettement total des hôpitaux, évalué à 24 milliards d'euros, contre 10 milliards en 2006. La raison de cette poussée ? C'est que l'État, à qui il reviendrait de construire et de rénover les hôpitaux, fait défaut. On ne peut pas à la fois panser les plaies des banquiers et disposer de moyens suffisants pour la santé de la population.

Partager