Belgique : Groupe Solvay-Rhodia, ce sont eux les assistés06/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2266.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : Groupe Solvay-Rhodia, ce sont eux les assistés

En Belgique, les entreprises doivent théoriquement payer 34 % d'impôt sur les bénéfices mais, grâce à divers mécanismes d'exonération, les cinquante plus grands trusts du pays ont un taux d'imposition de 1 %. Parmi ces grands groupes belges, on trouve l'entreprise de chimie Solvay, qui a réalisé 2,7 milliards d'euros de bénéfices en 2010, mais n'a payé aucun impôt sur les bénéfices en Belgique !

Ces bénéfices, ainsi que les réserves liées à la vente de sa filière pharmaceutique, ont permis à Solvay de s'offrir le groupe chimique Rhodia pour 6,6 milliards d'euros, à la grande satisfaction des actionnaires de Rhodia qui ont ainsi vendu leurs actions 50 % au-dessus du cours boursier.

Qui se ressemble s'assemble : le groupe Rhodia lui non plus n'a payé aucun impôt au titre de 2009 et 2010 et n'en paiera pas au titre de 2011, malgré des bénéfices historiques.

Face à ces révélations, le représentant du patronat belge, Rudi Thomaes, a réagi en affirmant que cela avait permis de créer 10 000 emplois. Si c'était vrai, on pourrait se demander pourquoi le chômage augmente ! De toute façon, l'absence de transparence dans la gestion des entreprises, et entre autres sur les bases d'imposition, rend invérifiables leurs affirmations.

Il est sûr cependant que, depuis des décennies, les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, dans tous les pays, font des cadeaux fiscaux aux grands groupes, prétendument pour sauver des emplois. Cette politique n'a eu aucun effet, sauf de creuser toujours plus la dette des États, dette qui sert aujourd'hui de prétexte aux politiques d'austérité.

Rudi Thomaes s'est récemment illustré en affirmant, à propos du référendum, que le précédent gouvernement grec voulait organiser sur le plan d'aide européen, que cela était « aussi malin que de tenir une consultation parmi des dindes en leur demandant si ça leur plaît que nous organisions un festin de Noël ».

Le mépris de ce représentant du patronat est à la hauteur du parasitisme des groupes capitalistes, qui s'engraissent de profits mirobolants, de cadeaux fiscaux et de multiples aides publiques. Les vrais assistés, ce sont bien eux.

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