Primaires socialistes : Un faux choix12/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2254.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Primaires socialistes : Un faux choix

Avec près de 2 500 000 participants au premier tour de la primaire mise en place par le PS, les dirigeants de ce parti ont gagné leur pari : faire de cette opération un tremplin pour leur entrée en campagne.

II ne reste plus qu'à attendre quelques jours pour connaître le nom de celle ou celui qui portera les couleurs socialistes dans la prochaine présidentielle. Force est cependant de constater que les deux qualifiés pour ce second tour ne se distinguent guère par la politique qu'ils proposent. On a même dit d'eux qu'ils sont les deux faces d'une même pièce. L'image n'est pas fausse.

Il faut donc relativiser l'enthousiasme des politiciens et des commentateurs qui voient dans cette formule une « nouvelle façon de faire de la politique », ou une forme « moderne » qui permettrait de faire participer la population au choix de ses représentants. Certains vont jusqu'à prétendre que ce serait pour les citoyens, du moins pour ceux qui sont inscrits sur les listes électorales, la possibilité de décider de la politique qui sera menée. On peut déjà se montrer sceptique, quand on sait que les dirigeants socialistes qui ont échafaudé ce système ont été copier ce qui existe aux États-Unis. Comme modèle d'intervention de la population dans le choix des politiques menées, il y a mieux !

Ceux qui se sont déplacés le dimanche 9 octobre peuvent-il peser sur la politique de leur parti, alors que leurs représentants, du moins ceux qui sont en situation de l'être, refusent de faire la moindre promesse pour changer le sort des classes populaires ? L'expérience a montré que, lorsqu'ils prennent des engagements, ils leur tournent le dos une fois élus. Mais cette fois, ils ne s'engagent à rien d'important. Sauf à rembourser rubis sur l'ongle la dette, en fait l'intérêt de cette dette, dès 2013.

Il ne suffit pas de pouvoir choisir le candidat que l'on préfère. Encore faudrait-il avoir la possibilité de contrôler ce qu'il fait une fois élu. Mieux, il faut pouvoir le révoquer s'il tourne le dos à ses engagements. Ce droit de contrôle et de révocation ne réglerait pas tous les problèmes. Mais ce pourrait être un pas vers une participation réelle, active, de la population à la vie politique. Sans la possibilité d'un tel contrôle, le choix laissé aux électeurs reste un leurre.

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