L'arnaque de la prime dividendes12/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2254.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'arnaque de la prime dividendes

Les entreprises de plus de cinquante salariés ayant distribué des dividendes en hausse doivent négocier d'ici le 31 octobre le versement d'une prime, pompeusement appelée par le gouvernement « prime de partage des profits ».

Un montant possible de mille euros était claironné pour au moins quatre millions de salariés du privé. Cette promesse sarkozienne se révèle bien sûr sans lendemain mais, dans de nombreuses entreprises, des travailleurs n'apprécient pas du tout qu'on se moque ainsi d'eux.

Il y a des exemples qui relèvent de la pure provocation. La direction de l'institut de sondage Ipsos a ouvert les négociations en proposant une prime de six euros ! Puis, se ressaisissant, elle a carrément quadruplé la mise à 24 euros ! Résultat mérité : depuis jeudi 6 octobre, plusieurs centaines de vacataires des sites téléphoniques sont en grève.

Chez Sécuritas, c'est entre 3,5 et 7,5 euros que la direction propose à ses 20 000 salariés, disant appliquer strictement la loi. Des salariés de Roissy disent que « c'est du foutage de gueule », demandant si c'est en net ou en brut, et si c'est versé en une ou deux fois ?

Dans tous les grands trusts, la prime promise de mille euros s'est réduite d'un zéro : 150 euros chez Danone, 350 euros à la BNP, 150 euros chez Schneider Electric. L'assureur Axa propose 100 euros brut pour les salariés, contre 2,7 milliards de profits pour les actionnaires. Sanofi, avec ses 9,2 milliards de profit, a décidé de ne verser que 600 euros fin novembre aux salariés. Mais, pour les CDD, la somme sera au prorata de leur temps de présence, et rien n'est prévu pour les intérimaires et les salariés sous-traitants. Citons aussi L'Oréal, qui a décidé de hiérarchiser cette prime en fonction du salaire, de 450 euros pour les plus bas à 765 pour les plus hauts, pondant une note de service pour se féliciter « de ces montants très significatifs ».

Chaque patron fait donc ce qu'il veut. Il peut même s'arranger pour ne rien verser, comme Total ou France Télécom. Mais le plus important, avec cette prime, c'était bien de faire parler.

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