Sarkozy et sa « règle d'or » : Gros déficit, petite manoeuvre politique27/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2243.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy et sa « règle d'or » : Gros déficit, petite manoeuvre politique

Dans une lettre du 21 juillet, Sarkozy enjoint les parlementaires de surmonter les querelles partisanes pour lutter contre les déficits publics. En clair, il demande aux députés et sénateurs PS de voter sa proposition de faire entrer dans la Constitution une limite imposée au déficit des comptes publics.

En la matière, Sarkozy fait montre d'un aplomb remarquable. Certes, les déficits se sont creusés depuis longtemps et sous tous les gouvernements, mais jamais autant et aussi vite que depuis qu'il est aux affaires. Et c'est lui qui se présente maintenant en parangon de vertu budgétaire et propose une « règle d'or » inscrite dans la Constitution ! De plus, l'exemple des États-Unis montre que cette mesure serait de la poudre aux yeux : les capitalistes ayant une soif insatiable de liquidités, les parlementaires américains discutent en effet ces jours-ci de la nécessité de creuser la dette au-delà de ce que permet leur Constitution... faute de quoi l'État serait en cessation de paiement.

L'affaire se résume en fait à un piège tendu à son futur concurrent PS pour la présidentielle. Soit il, ou elle, accepte de renforcer Sarkozy en votant avec lui sur cette question, soit ce dernier accuse le PS de refuser de sauver les finances publiques.

Pour ce qui est du déficit public, 1 800 milliards à la fin 2010, il a été creusé depuis des dizaines d'années pour entretenir les profits des groupes capitalistes ; il a explosé en 2008, sous Sarkozy, pour sauver ceux des banquiers ; il sert de réserve où toutes les grands trusts puisent à qui mieux mieux et vient encore d'être creusé pour protéger les avoirs des banques créancières de la Grèce.

Et cela n'est pas près de s'arrêter, quand bien même l'année 2012 verrait un changement de majorité politique, car c'est à cela que le Trésor public est destiné : faire fonctionner l'économie, c'est-à-dire faire rentrer les profits dans les coffres des capitalistes. Reste à savoir à qui la note sera présentée, constitutionnellement ou non. Là-dessus Sarkozy comme les prétendants à sa succession sont d'accord : c'est la population travailleuse qui devrait se serrer la ceinture.

À moins qu'elle refuse et impose sa propre règle d'or : ce n'est pas aux travailleurs de payer pour les capitalistes !

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