Leur société

Quand les prix augmentent, salaires, retraites et allocations doivent suivre

Pas revalorisé début juillet, pour cause d'inflation annuelle de 1,9 % -- elle aurait dû pour cela atteindre 2 %, le smic ne le sera pas non plus début août : l'inflation n'est officiellement « que » de 1,96 %.

Pourtant, les prix augmentent pour les consommateurs, et pas qu'un peu !

Les augmentations récentes, au 1er juillet, présentées comme traditionnelles parce qu'on nous les impose chaque année, ont fait grimper le budget transport, déjà alourdi par les hausses des réparations automobiles et des pièces détachées (respectivement + 35 % et + 30 % en dix ans) ; le train, les transports en région parisienne, le carburant, sont surtout en cause. Si le gaz reste au même prix (jusqu'au 1er octobre) l'électricité a grimpé d'un seul coup de 2,9 %, ce qui signifie une hausse de 6,4 % de juillet 2010 à juillet 2011.

Du point de vue de l'alimentation, il n'a pas été nécessaire d'attendre l'été pour ressentir la hausse de la plupart des prix, et la flambée de certains. Selon l'Insee, en un an, le café a augmenté de 10,1 %, l'huile et la margarine de 5,1 %, les boissons gazeuses, jus et sirops, de 4,2 %, et la brusque montée du prix du sucre servira vraisemblablement de prétexte à d'autres hausses de prix.

Si les buveurs de café et de jus de fruits ont dû débourser plus, ou diminuer leur consommation, que dire des basiques que sont les produits laitiers et les oeufs, en hausse de 3,1 %, la viande, en hausse de 2,8 %, le pain et les céréales, en hausse de 2,2 %, toujours en un an ?

Ces augmentations de l'alimentation -- 2,3 % en moyenne entre décembre 2010 et mai 2011, moins de six mois -- ne prennent pas en compte celles de nombreux services, et encore moins celles des hébergements et des campings, pour ceux qui ne font pas partie des 45 % qui ne peuvent partir du tout en vacances ! Les uns comme les autres auront déjà eu la mauvaise surprise, dans les rayons des grandes surfaces, de constater que les fournitures scolaires ont augmenté, elles aussi. Le prétexte invoqué est la hausse du papier, 40 % cette année. Les engagements du gouvernement sur la stabilité des prix des fournitures auront fait long feu : le panier dit « économique » pour un enfant d'âge scolaire n'augmente « que » de 18 %, tandis que le panier « classique » est en hausse de 27 %, cartable non compris, on supposera que le vieux sera encore utilisable. En 2010, il fallait déjà débourser 118 euros pour un enfant entrant au cours préparatoire et 821 euros pour un élève entrant en seconde technologique.

On a également déjà oublié, trois mois après son lancement médiatique, le « Panier des essentiels », gadget gouvernemental censé apprendre aux mères de familles comment dépenser autant en achetant des produits bas de gamme.

Ce qu'on ne risque pas d'oublier, en revanche, c'est le chômage massif qui fait pression pour maintenir les salaires au plus bas, et les paies largement insuffisantes à la fin du mois.

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