Gabon : L'armée française protège Bongo, mais surtout Total, Rougier, Bolloré, Areva...20/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une-2242.gif.445x577_q85_box-0%2C6%2C164%2C218_crop_detail.png

Dans le monde

Gabon : L'armée française protège Bongo, mais surtout Total, Rougier, Bolloré, Areva...

Fillon a achevé sa tournée en Afrique de l'Ouest par une visite au Gabon où il s'est félicité de la signature de deux contrats, d'un montant total de 71 milliards d'euros, que se partagent une filiale de Bouygues et un autre patron français, Rougier. Celui-ci se voit attribuer de nouvelles surfaces de 39 000 hectares pour l'exploitation de la forêt tropicale, dans un pays où il dispose déjà de 890 000 hectares, soit une fois et demie la surface d'un département français.

Bouygues et Rougier ne sont bien sûr pas les seuls à faire du profit au Gabon. Le groupe pétrolier Total (qui s'appelait Elf jusqu'en 2003) est la plus connue de ces sociétés de la « Françafrique ». Mais le Gabon est un pays riche... du point de vue des patrons français. Outre le pétrole et les bois tropicaux, le sol recèle nombre de minerais. Les mines de manganèse dont le Gabon est le deuxième producteur mondial après l'Afrique du Sud sont exploitées par la Comilog, filiale de la société française Eramet, pour ses usines métallurgiques et chimiques en Europe, aux États-Unis et en Chine. Les principaux actionnaires en sont la famille Duval (23e fortune de France) et Areva. D'autres sociétés françaises, en premier lieu Bolloré, tirent parti du transport et de l'exportation des matières premières et des produits. Des banques, notamment BNP-Paribas, sont également présentes.

Pour se maintenir face à la population, ces sociétés françaises s'appuient sur la dictature d'Ali Bongo Ondimba, le successeur de son père Omar Bongo qui fut le protégé de l'impérialisme français depuis l'indépendance en 1960. Aujourd'hui encore, quelque 900 militaires français stationnent sur une base militaire située dans la capitale, Libreville. Au printemps dernier, un bataillon parti de cette base a participé à l'intervention française en Côte d'Ivoire qui a donné le pouvoir à Alassane Ouattara, auquel le gouvernement français avait donné sa préférence face à son rival Gbagbo.

Lors de sa visite au Gabon, Fillon a déclaré que la présence militaire française dans ce pays « va encore se renforcer » pour constituer la « part essentielle » sur la façade Atlantique et former le cour d'un « nouveau dispositif avancé et projetable ». L'objectif, a-t-il déclaré, est de « protéger avec vigueur les intérêts que la France partage avec ses partenaires africains ». Il s'agit en fait et surtout de protéger les intérêts de tous ces patrons français, grands et petits, qui profitent de l'Afrique avec pour « partenaires » les dictateurs locaux.

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