Le drame des migrants de Libye et de Tunisie : La tragédie continue11/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2232.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Dans le monde

Le drame des migrants de Libye et de Tunisie : La tragédie continue

Un ou plusieurs navires européens et de l'Otan n'auraient pas porté secours à un bateau à la dérive de migrants africains qui fuyaient les combats libyens, d'après le quotidien britannique The Gardian. Sur 72 personnes à bord, 61 sont mortes faute d'assistance, dont des femmes et des enfants. Selon le journal anglais, « malgré les alertes des garde-côtes italiens et les contacts du bateau avec au moins un navire militaire de l'Otan et un hélicoptère, aucun sauvetage n'a été tenté ».

Les migrants, partis de Tripoli le 25 mars, auraient vite commencé à dériver. Le 29 ou le 30 mars, l'embarcation serait passée à proximité d'un porte-avions, « si proche qu'il était impossible de la rater » selon le Guardian qui, après enquête, dit qu'il pourrait s'agir du porte-avion Charles de Gaulle. Le 10 avril, l'embarcation échouait sur les côtes libyennes avec seulement onze survivants.

Porte-parole de l'Otan, représentants des autorités italiennes affirmant que le porte-avions Garibaldi était trop éloigné des côtes, représentants de l'état-major des armées françaises, tous ont bien évidemment démenti en choeur. Mais un prêtre italien, président de l'Organisation de défense des droits des réfugiés à Rome, a témoigné que les naufragés, qui étaient parvenus à l'appeler grâce à un téléphone satellitaire, avaient vu un « grand bateau avec des avions posés dessus ». Les survivants ont ensuite raconté que leur embarcation avait bien été survolée par un hélicoptère qui avait lâché bouteilles d'eau et biscuits, qu'elle avait bien dérivé à portée de vue d'un navire de guerre. Mais malgré leurs signaux de détresse, personne n'est jamais venu pour les récupérer en mer.

Qu'il s'agisse du porte-avions Charles de Gaulle ou d'un autre porte-avions, la décision a bien été prise de ne pas les secourir, alors que le droit maritime, et même la simple humanité, font obligation aux navires se trouvant à proximité, fussent-ils militaires, de répondre aux messages de détresse. Mais cela ne s'applique semble-t-il pas aux embarcations de ces centaines d'Africains démunis qui fuient les combats et la misère. Tous les jours, des hommes, des femmes et des enfants continuent de risquer leur vie pour tenter leur chance en Europe en abordant l'île italienne de Lampedusa, la plus proche des côtes africaines. Les noyés se comptent par centaines. Samedi 7 mai, une fois de plus, un bateau chargé de près de 600 migrants a fait naufrage au large des côtes libyennes : des centaines d'entre eux ont disparu. Un autre naufrage s'est produit le lendemain matin, dimanche 8 mai ; l'embarcation s'est échouée tout près du port de Lampedusa. Cette fois, 528 personnes ont pu être sauvées, sur les 531 qui se trouvaient à bord.

Mais pour ceux des migrants qui échappent au naufrage, il n'y a à l'arrivée que des camps et des barbelés. Tout le symbole de la barbarie d'une société.

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