Leur société

Bas salaires : Lagarde enfile les perles

Interrogée lundi 11 avril sur le problème des bas salaires, Christine Lagarde a pris position en faveur « d'un mécanisme contraignant les entreprises qui distribuent des dividendes [à leurs actionnaires] à ouvrir une négociation pour payer des primes directement disponibles » à leurs salariés.

Mais qui dit négociation ne dit pas forcément hausse des salaires, ni même versement d'une prime. Ainsi, depuis les lois Auroux de 1982, ont été instaurées les négociations annuelles obligatoires (NAO) dans les entreprises où il existe au moins un délégué désigné par un syndicat représentatif. Mais les directions ont juste une obligation de négocier tous les douze mois, pas de conclure un accord ! La proposition de Lagarde semble être de la même eau.

D'autre part, elle s'est apitoyée sur le sort des « pauvres » actionnaires, comme aurait pu le dire Fernand Raynaud. « Les dividendes sont la rémunération payée à l'actionnaire qui investit son capital. C'est la seule. L'actionnaire n'a pas un salaire. Ça ne tombe pas à la fin du mois. » Contrairement aux salariés qui ne connaissent pas leur chance de gagner 1 000 euros par mois... tant que les actionnaires ne décident pas de les licencier afin d'augmenter leurs dividendes !

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