Aide Médicale d'État à 30 euros : L'accès aux soins plus difficile13/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2228.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Leur société

Aide Médicale d'État à 30 euros : L'accès aux soins plus difficile

Depuis le 1er mars, l'aide médicale d'État (l'AME - la Sécurité sociale pour les étrangers sans papiers) est payante : 30 euros par an et par adulte.

Cette mesure, votée au Parlement pour caresser dans le sens du poil l'électorat Front National - on a vu ce que cela a donné ! - va rendre plus difficile l'accès aux soins de ces personnes qui n'ont aucune possibilité légale de travailler. Un autre aspect de cette mesure est l'augmentation de la charge de travail pour les employés des caisses de Sécurité sociale (les CPAM) qui instruisent ces demandes d'AME, caisses qui ont pour beaucoup déjà plus d'un mois de retard dans l'instruction des dossiers, avant même que cela ne soit en place.

À l'issue de l'instruction du dossier, si l'AME est accordée, la CPAM envoie un courrier demandant aux personnes concernées de venir chercher leur carte. Elles ont deux mois pour y aller, munies d'un timbre fiscal de 30 euros pour chaque adulte. Les mineurs (pour qui c'est gratuit) sont, eux, inscrits au dos de la carte de leurs parents. Si à l'issue de ces deux mois ceux-ci ne sont pas venus chercher leur carte avec le timbre fiscal, la CPAM devra leur envoyer une lettre de rejet. Les parents ayant encore un recours de deux mois pour venir payer, le personnel de la CPAM devra signifier un rejet définitif pour les adultes à l'issue de ces deux mois supplémentaires, et les cartes seront vraisemblablement détruites. Les droits des enfants resteront ouverts, mais les parents devront contacter la Sécurité sociale pour que des cartes pour les enfants soient faites, indispensables pour aller chez le médecin ou le pharmacien.

Tous ces allers-retours prendront donc dans certains cas cinq à six mois, durant lesquels les employés des centres de Sécurité sociale devront gérer ces dossiers. Si déjà constituer ces dossiers d'AME pose de nombreuses difficultés aux sans-papiers, aller chercher les cartes et les payer peut être très compliqué. Sans compter qu'ils doivent parfois changer de région au gré de leurs possibilités d'hébergement.

Les hôpitaux sont eux aussi concernés, du fait qu'ils constituent souvent ces dossiers d'AME lors d'hospitalisations : il leur faudra, à eux aussi, gérer cela sur plusieurs mois, en n'en ayant pas plus les moyens que la Sécurité sociale, dont le gouvernement a annoncé une baisse des effectifs !

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