Menace de famine au Sahel : La responsabilité criminelle du capitalisme14/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2189.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Menace de famine au Sahel : La responsabilité criminelle du capitalisme

Dans une conférence de presse tenue à Dakar vendredi 9 juillet, l'ONG internationale Oxfam a sonné l'alarme : la « crise alimentaire » au Sahel va tourner au « désastre » si des mesures d'urgences ne sont pas prises dans les semaines qui viennent.

Un responsable burundais de cette organisation a expliqué que la crise actuelle menacerait au moins 10 millions de personnes dans les pays du Niger, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie, du Burkina Faso, ainsi qu'au nord du Nigeria.

Depuis septembre 2009, la faiblesse des pluies a encore accentué la situation de catastrophe. Dans le nord du Mali où les familles investissent l'essentiel de leur argent dans le bétail, 40 % du cheptel aurait été décimé. Les familles n'ont plus que des dettes. Les céréales sont disponibles sur les marchés mais elles n'ont pas les moyens de les acheter. Des femmes partent toute la journée à la recherche de plantes sauvages pour nourrir leur famille.

Au Tchad, les choses se sont enchaînées à peu près de la même façon : vente d'animaux, exode massif vers les centres urbains ou à l'étranger, réduction du nombre de repas. Des femmes en sont réduites à casser des fourmilières pour récupérer quelques graines.

Au Niger, c'est plus de 16 % des enfants de moins de cinq ans qui souffriraient de malnutrition aiguë.

Le Sahel souffre d'une situation de famine qui est avant tout le résultat d'une organisation économique incapable de satisfaire les besoins élémentaires des populations. Cette région a souffert pendant des décennies d'insécurité alimentaire chronique, provoquée surtout par une extrême vulnérabilité à la sécheresse mais aussi par les invasions de criquets qui en 1989 et 2004 ont causé la perte de millions d'hectares de cultures, et cela faute de moyens suffisants pour effectuer les traitements nécessaires.

Mais les conditions naturelles n'expliquent pas à elles seules la répétition de ces situations. Les sommes promises par les gouvernements occidentaux au nom de l'Aide au développement n'ont pas été versées, l'Union européenne devrait près de 40 millions d'euros ! Des régimes de dictature souvent soutenus par l'ancienne puissance coloniale prélèvent leur dîme sur le dos des peuples. Et puis il y a les puissances impérialistes qui continuent de piller les richesses naturelles des pays sahéliens : uranium et phosphates au Niger, coton au Tchad, au Burkina et au Mali, et convoitent les réserves pétrolières découvertes récemment au sud du Tchad, sans aucun retour utile pour les populations.

Le drame actuel ne sera pas simplement résolu par une aide alimentaire, même d'urgence, que de toute façon les gouvernements occidentaux ne veulent pas accorder. C'est toute l'organisation économique internationale qui est ainsi jugée.

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