Le Tour de France : Au bonheur d'Amaury14/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2189.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Tour de France : Au bonheur d'Amaury

Le Mondial de football est fini, mais le Tour de France est sur route. C'est que, quels que soient le vainqueur et les perdants, l'épreuve est une valeur sûre sur le plan financier. Retransmis dans 166 pays, le Tour est la 3e compétition sportive la plus regardée au monde, après les Jeux Olympiques et la Coupe du monde de football. Autant dire que le groupe Amaury (Aujourd'hui-Le Parisien, L'Équipe, le rallye Dakar, le Marathon de Paris, etc.), qui possède la Société du Tour de France, tient à ce fromage, dont le taux de profit (20 %) défie toute concurrence. 22 équipes cyclistes sponsorisées par de grandes entreprises, 160 véhicules de caravane publicitaire, 200 coureurs-sandwiches, de coûteuses minutes de publicité télévisée : tous les ingrédients sont réunis pour que la machine à fric tourne à plein régime.

Les amateurs de la « pureté » sportive repasseront. À la suite de soupçons sur un vélo trafiqué avec un petit moteur électrique, on en est à passer certains vélos au scanner ! Et si ce ne sont pas les cycles qui sont trafiqués, ce sont les cyclistes. Les affaires de dopage se suivent et se ressemblent. Les principaux champions ont été pris la main dans le sac ou ont avoué s'être dopés. Lance Armstrong, septuple vainqueur du Tour, continue de nier, mais les témoignages d'anciens coéquipiers se multiplient, à en donner la nausée : EPO, hormones de croissance, patches de testostérone, transfusions sanguines, etc. En 2009, le retour du cycliste américain avait été organisé par Amaury, pour soutenir des audiences un peu flageolantes - les sponsors s'inquiètent en effet moins du dopage que du vieillissement du public ! Cette année, les empêcheurs de tourner en rond ont été écartés : l'Agence française de lutte contre le dopage, qui avait décelé quelques dopés, ne pourra réaliser de contrôles.

Quant aux coureurs eux-mêmes - les « forçats de la route » dont parlait déjà Albert Londres en 1924 - ce sont de véritables chevaux de course roulant pour des écuries. Leur espérance de vie sera diminuée par le dopage ? Peu importe ! Du moment que spectateurs et téléspectateurs admirent leurs efforts, la famille Amaury, 127e fortune de France, sait que les tours de pédale se transformeront en or, et qu'au finish des Champs-Élysées elle empochera le pactole !

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