Leur société

Éducation nationale : Suppressions de postes sans problème... pour le ministre

Après avoir, il y a deux mois, fourni aux rectorats des pistes destinées à gratter dans le moindre recoin tout poste susceptible de passer à la trappe, le ministre de l'Éducation a annoncé un chiffre qui correspond miraculeusement aux prévisions de l'Élysée : 16 000 !

C'est donc à nouveau 16 000 postes qui seront supprimés dans le budget 2011 de l'Éducation nationale, après les dizaines de milliers déjà supprimés ces trois dernières années.

Et où se cachent ces postes en trop, ces enseignants inoccupés, ces documentalistes en mal de travail, ce personnel surnuméraire qui hante les nuits de Luc Chatel, dans un système scolaire qui craque déjà de toute part ? On les trouvera « sans problème », se hasarde impudemment - et imprudemment - le ministre.

Il y a en effet peu de chances que les rectorats lui aient laissé entendre le même son de cloche, même en envisageant de couper de tous côtés les options et les demi-groupes, même en augmentant la taille des classes comme le ministère l'a suggéré, même en « regroupant ou en fermant des petites écoles rurales ou en élevant les seuils de création de classes ». Charger les classes, autrement dit « optimiser les moyens d'enseignement », utiliser à bon escient la réforme des lycées pour la rentrée 2010, qui offre aux établissements « des possibilités significatives d'optimisation », on retrouve bien là l'ex-chargé de marketing chez L'Oréal... et ses profits qui défient la chronique.

« Sans problème », en revanche, c'est faire bien peu de cas des conséquences pour des millions d'élèves, de parents et d'enseignants, pour lesquels l'école ne se gère pas comme une multinationale de cosmétiques... D'ailleurs, les problèmes, il se pourrait bien qu'il les rencontre dès septembre...

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