Espagne : Nouveau Las Vegas - un monde fou !30/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2074.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Nouveau Las Vegas - un monde fou !

Dans le désert de Los Monegros, dans la province espagnole d'Aragon, le plus grand complexe de jeux et de loisirs d'Europe devrait sortir de terre à partir de 2010. À son achèvement en 2015, il y aurait, sur 2 000 hectares, 32 casinos, 70 hôtels, 232 restaurants, 500 boutiques, un hippodrome, un parcours de golf, des parcs d'attraction et des musées. Les promoteurs de ce complexe, dont le groupe français « Casino groupe Tranchant », annoncent pour les travaux pharaoniques de ce Las Vegas européen un coût de 17 milliards d'euros.

Une partie des habitants de la région voit dans ce projet une source d'emplois. Mais d'autres se mobilisent contre ce projet considéré comme « démesuré, corrompu et honteux » selon les Verts espagnols. En effet si les promoteurs se félicitent du financement privé du complexe, ils s'attardent moins sur les engagements de la région Aragon à prendre en charge les travaux d'infrastructure colossaux, comme l'adduction de l'eau et de l'électricité dans cette région aride ou encore les liaisons avec les réseaux TGV et autoroutier. Ce seront les contribuables espagnols qui payeront pour que les propriétaires des casinos puissent rafler la mise, comme les contribuables français avaient payé les infrastructures d'EuroDisney en région parisienne.

S'il y a des capitalistes pour envisager l'idée aberrante de transformer un désert en casino, c'est que l'industrie du jeu est une des plus rentables au monde. Las Vegas, capitale mondiale des casinos depuis qu'en 1931 un gouverneur y a autorisé les jeux, a attiré en 2005, 38,5 millions de visiteurs qui ont permis aux propriétaires des casinos d'empocher plus de 11 milliards de profits ! Les mêmes ont depuis investi à Macao, l'ancienne colonie portugaise redevenue chinoise en 1999, pour en faire un Las Vegas asiatique, le désert en moins, qui talonne aujourd'hui sa grande soeur américaine en terme de profits. Et c'est maintenant l'Aragon qu'ils envisagent de transformer pour y attirer, selon leurs estimations, 25 millions de visiteurs par an venus des grandes métropoles voisines.

Les capitalistes seront peut-être capables de créer, là, à partir de rien, une ville luxueuse disposant des technologies les plus modernes, simplement pour encaisser des profits. Mais ils apporteront aussi la preuve de la folie de leur système.

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