Leur société

Inégalités : Les riches encore plus riches

Selon l'Institut national de la Statistique (Insee), non seulement les inégalités de revenus persistent, mais la pauvreté a augmenté en 2005 et les inégalités de patrimoine se sont creusées entre 1997 et 2003. Et cela, alors que ces chiffrages de l'Insee font l'objet, comme ceux du chômage, de critiques qui considèrent notamment que l'Insee n'a encore qu'une mesure assez imprécise des plus hauts revenus, notamment du 1 % le plus riche.

Selon un chercheur cité par le quotidien Libération, entre 1998 et 2005, ces riches représentant 1 % de l'ensemble auraient vu leurs revenus augmenter de 19 % contre une moyenne de 5,9 % pour les 99 % restants. Pire, les 0,1 % les plus riches auraient vu leurs revenus croître de 32 % et les 0,01 % du sommet, de 42,5 % !

À l'autre bout de l'échelle sociale, l'Insee a pour 2005 dénombré 7,1 millions de pauvres, c'est-à-dire des personnes vivant avec moins de 817 euros par mois, tandis que la moitié de la population gagnait moins de 1 360 euros. Le préposé à la pauvreté dans le gouvernement Sarkozy, Martin Hirsch, a jugé " inquiétante " cette progression correspondant, selon lui, à 260 000 pauvres supplémentaires entre 2002 et 2005.

D'autre part, les inégalités dans le patrimoine détenu par les ménages se sont accrues du fait de la forte spéculation immobilière entre 1997 et 2003. Dans cette période, le patrimoine des 10 % les plus riches a progressé de 40 %, tandis qu'il stagnait pour les 10 % les plus modestes.

En matière de régions, le Nord, une partie du Sud et la Seine-Saint-Denis sont les moins favorisés, tandis que Paris reste la ville championne des inégalités. Le niveau de vie des plus riches y est cinq fois supérieur à celui des plus modestes.

L'Insee rappelle que le jeu des prélèvements et des prestations est censé corriger en partie les inégalités. Mais elle doit aussi admettre que " la baisse globale du poids des prélèvements, en particulier de l'impôt sur le revenu, a profité davantage aux plus aisés ", alors que parallèlement les prestations qui bénéficient aux plus modestes " ont peu évolué ".

De ce point de vue, les premières mesures fiscales prises par le gouvernement Sarkozy et les quelque 15 milliards d'euros ainsi distribués à environ 200 000 riches ne risquent pas de freiner cette tendance, bien au contraire.

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