Leur société

Service minimum : Non à la remise en cause du droit de grève dans les transports !

Les députés ont commencé lundi 30 juillet l'examen de la loi sur « le dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres réguliers de voyageurs ». Le nom est pudique mais l'objectif est clair : mettre en place un « service minimum » et, de fait, s'en prendre au droit de grève des salariés du secteur, qu'ils soient cheminots, employés des transports urbains ou salariés d'une petite société d'autocars assurant, par exemple le ramassage scolaire.

Les principales dispositions contenues dans la loi visent à limiter le droit de grève. D'abord, les salariés seraient tenus de se déclarer grévistes 48 heures à l'avance, sinon ils s'exposeraient à des sanctions en faisant grève. Peut-être auront-ils la possibilité de rejoindre une grève qui durerait sur plusieurs jours mais, en l'état actuel du projet de loi, cette éventualité n'est pas permise. Ce serait là une façon de vider la grève de ce qui peut être sa force. La grève n'est pas une accumulation d'actes individuels mais un ensemble de choix collectifs, vivants, évolutifs, qui permet l'action des militants syndicaux et des travailleurs les plus combatifs qui, la veille ou l'avant-veille encore d'une grève annoncée, essaient d'entraîner les plus hésitants.

Deuxième disposition : au bout de huit jours de grève, un vote à bulletins secrets serait organisé par la direction de l'entreprise sur la « poursuite » du mouvement. Tous les salariés, cadres et ouvriers, grévistes et non grévistes, seraient invités à participer à ce vote. Même si la loi ne prévoit pas d'interdire à des « grévistes minoritaires » de continuer leur mouvement, elle permettrait à ceux qui n'auraient pas participé à une grève de peser sur ses suites, comme si de telles décisions n'étaient pas d'abord l'affaire des grévistes eux-mêmes.

Troisième disposition : « La rémunération d'un salarié participant à une grève » serait « réduite en fonction de la durée non travaillée ». En clair, il n'y aurait plus de négociation possible sur le paiement des jours de grève. C'est là une manière de caresser dans le sens du poil l'électorat réactionnaire prompt à s'en prendre aux travailleurs des transports « toujours payés quand ils font grève ». La réalité est évidemment bien différente et ceux qui ont participé à de longues grèves en savent quelque chose. Mais pourquoi la loi devrait-elle décider par avance de ce qui est négociable ou pas à l'issue d'un conflit ?

Cette loi est inique et ne mérite qu'une chose, être jetée au panier.

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