« Justice » Nathalie Ménigon ne rattrapera jamais Papon01/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2035.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Justice » Nathalie Ménigon ne rattrapera jamais Papon

Nathalie Ménigon, ancienne membre d'Action Directe, bénéficie depuis le 2 août d'un régime de semi-liberté.

Arrêtée en février 1987, Nathalie Ménigon avait été condamnée deux fois à la prison à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans, notamment pour l'assassinat de l'ingénieur général de l'armement Audran en 1985 et celui du PDG de Renault Besse en 1986. Agée de 50 ans, malade, souffrant d'hémiplégie partielle suite à deux accidents vasculaires cérébraux, peu ou mal soignée en prison, elle s'était vu refuser à cinq reprises des demandes de suspension ou d'aménagement de peine pour raison médicale.

On ne peut s'empêcher de comparer cette affaire avec celle de Maurice Papon, ancien haut fonctionnaire de Vichy, qui attendit l'âge de 88 ans pour être condamné, en avril 1998, après seize ans d'une procédure qui avait vainement attendu sa mort naturelle, à dix ans de prison pour complicité de crime contre l'humanité - il avait contribué à la déportation de 1 680 Juifs, dont 200 enfants. Incarcéré en octobre 1999, Papon sortit de prison sur ses deux pieds en novembre 2002, quelques mois seulement après l'adoption d'une loi dite Kouchner prévoyant la libération anticipée de prisonniers gravement malades, et paraissant avoir été faite pour lui.

Il est vrai que dans ce cas, il s'agissait d'un bon serviteur de l'État. Recyclé résistant à la Libération, préfet de police de Paris au moment de la répression de la manifestation du 17 octobre 1961, qui fit des centaines de morts parmi les Algériens de la région parisienne, et au moment du drame de Charonne, le 8 février 1962, neuf manifestants communistes tués à la suite d'une charge de police, il devint ensuite député RPR puis ministre du Budget sous Giscard.

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