Dans les entreprises

Continental - Clairoix (Oise) : Travailler plus... pour plus de profits

Alors que le groupe Continental vient de racheter une filiale de Siemens, VDO, pour 11,4 milliards d'euros augmentant ainsi son chiffre d'affaires d'environ 67 %, la direction cherche à accroître encore la rentabilité du groupe en généralisant l'augmentation du temps de travail à 40 heures dans toutes les usines où cela n'est pas encore fait, comme celle située à Clairoix dans l'Oise.

À Continental-Clairoix, le patron fait pression depuis un an et demi sur les ouvriers pour y parvenir. L'objectif est clair : économiser sur les « coûts de production » afin d'augmenter encore la marge bénéficiaire. D'après la direction, le passage aux 40 heures lui permettrait d'économiser 2,1 millions d'euros.

Jusqu'à présent, elle n'a pas réussi à convaincre les travailleurs, malgré l'organisation d'un référendum et les menaces de fermeture. Et pour cause ! Au départ, elle proposait carrément de passer aux 40 heures sans compensation salariale. Devant la résistance des travailleurs, elle a depuis présenté un nouveau « projet » qui en envisage une, du moins pour les travailleurs en équipes de semaine.

Mais le travail en production est très dur, beaucoup d'ouvriers souffrent en particulier de tendinites graves ou ont le dos cassé par des années de travail. Il leur faut également supporter la chaleur très importante dans certains ateliers. Aussi, travailler plus ne séduit pas du tout. C'est pourquoi la direction utilise, comme souvent, la menace de la fermeture.

« En l'espace de quelques années, l'usine de Clairoix est devenue la plus chère du groupe Continental. Il faut réduire les coûts ou disparaître » peut-on lire dans le journal Le Monde daté du mardi 31 juillet. Plusieurs autres journaux ont relayé cette propagande patronale bien connue prétendant que les ouvriers coûtent trop cher. Mais tous omettent de dire qu'ils rapportent beaucoup aussi.

L'ensemble du groupe se porte en fait très bien. Dans un communiqué de presse datant de février 2007, le président du directoire, Wennemer, s'était félicité de l'augmentation du chiffre d'affaires de 7,6 %, et du versement d'un dividende de deux euros par action, soit une progression de 100 %. Peu lui importe si pour y parvenir, les ouvriers doivent s'épuiser encore un peu plus au travail.

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