Dans les entreprises

Renault Le Mans : Les licencieurs à l'oeuvre.

Mardi 10 avril, la direction de l'usine Renault du Mans a annoncé le licenciement de cinq ouvriers qui avaient été mis à pied depuis le 23 mars. Ils sont licenciés pour faute lourde, c'est-à-dire sans préavis, et sans paiement d'indemnités ni de congés payés. Plusieurs autres ouvriers ont été sanctionnés de huit à dix jours de mise à pied avec retenue sur salaire correspondante.

Et tout cela pour quoi ? La direction les accuse de comportements inacceptables vis-à-vis de l'encadrement durant les deux jours de grève des 15 et 16 mars contre la flexibilité. C'est une sinistre blague ! Car la direction n'avait pas arrêté d'enchaîner les provocations musclées vis-à-vis des grévistes. En fait de violences, tout ce que la direction a reproché à ces camarades, ce sont des jets d'oeufs ou de betteraves soi-disant " à tir tendu " et des insultes. Lors des entretiens préalables, qui n'ont duré qu'un quart d'heure environ chacun, elle n'a fourni aucune preuve de ses affirmations.

En fait la direction licencie ces camarades en les ayant choisis un peu au hasard, par une attaque brutale, pour marquer les esprits. Elle licencie pour l'exemple, afin de reprendre la main car la situation dans l'usine depuis février n'allait pas dans son sens.

Imposer la flexibilité à l'usine du Mans est en effet loin d'être acquis. Même si la direction a obtenu que la CGC, la CFDT et FO signent l'accord qui la prévoit, pouvoir appliquer celle-ci dans les faits, est autre chose, surtout contre des travailleurs mobilisés, dont beaucoup ont exprimé une vive opposition à la fexibilité et qui ont la force de rendre sa mise en place inopérante.

La direction, en licenciant cinq d'entre nous, veut faire peur et nous intimider. Mais les travailleurs du Mans ne l'entendent pas ainsi. Plusieurs débrayages ont eu lieu depuis le 27 mars, à la suite des menaces de licenciements et de sanctions. Jeudi 12 avril, malgré la période des congés, à l'annonce cette fois des licenciements effectifs, un nouveau rassemblement s'est tenu.

Jeudi 19 avril, un nouveau débrayage était prévu sur l'usine. Ce débrayage devrait également toucher les autres usines du groupe Renault et peut-être de la métallurgie de la région.

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