Dans les entreprises

AXA-UAP : Après la fusion, AXA se débarrasse de milliers de salariés

En quelques années, AXA, qui se vante régulièrement de ne pas supprimer d'emplois, s'est débarrassée de 4 800 commerciaux (ceux qui vendent des assurances en faisant du porte-à- porte). Certains d'entre eux ont créé une Association des victimes de la fusion AXA-UAP (AVIF) pour dénoncer les méthodes employées par AXA.

A la télévision, des cadres responsables ont raconté comment la direction, après avoir transformé les contrats de travail des commerciaux pour diminuer la rémunération des contrats, leur avait demandé de "nettoyer" leur secteur en diminuant l'effectif de moitié. Comment ? En isolant le salarié, en lui donnant des moyens insuffisants et en lui fixant dès objectifs impossibles à atteindre. Après quoi le cadre "nettoyeur" n'avait plus qu'à négocier son propre départ "volontaire", moyennant une indemnité conséquente (un million de francs par exemple).

Il y a eu ainsi 2 100 licenciements individuels pour "insuffisance de production" et 1 800 démissions. Au total, en intégrant les embauches intervenues depuis, le réseau de commerciaux ne comptait plus que 4 272 salariés en 2000, contre 7 605 au moment de la fusion.

Il faut dire aussi que la "transformation" des contrats qui était à la base de cette arnaque s'est faite avec l'aval de quatre syndicats (CGT, CFDT, CGC et CFTC), qui ont signé l'accord autorisant cette manoeuvre - seuls FO et PUDPA, un syndicat d'entreprise issu de la CFDT et implanté chez les commerciaux, s'y sont opposés. Tout devait être fait au "volontariat". Mais aujourd'hui 95 % des salariés restants ont changé de contrat de travail et l'immense majorité de ceux qui ont refusé ne font plus partie de l'effectif.

Selon AVIF, AXA aurait ainsi économisé près de deux milliards de francs de "plan social". Enfin, pas tout à fait, car de nombreux salariés (environ 500) sont par la suite allés devant les Prud'hommes. La plupart des procédures sont en cours. Certaines ont déjà atteint le stade de l'appel et la direction a été condamnée dans la majorité des cas. Ainsi, elle a été condamnée dernièrement à verser 152 000 euros à un ancien salarié. Et ce n'est pas fini !

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