Dépenses de santé : Les vrais problèmes ne sont pas soulevés22/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1680.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Dépenses de santé : Les vrais problèmes ne sont pas soulevés

Les dépenses de santé augmenteraient plus vite que les prévisions budgétaires. Selon la Caisse nationale d'assurance maladie, depuis le début de l'année, les dépenses maladie auraient progressé de 5,4 % et dépasseraient de 13 milliards l'enveloppe budgétaire de 658 milliards que s'était fixée le gouvernement.

Si les dépenses des hôpitaux publics stagnent - on constate d'ailleurs les effets néfastes de cette rigueur budgétaire par les fermetures de lits, le manque criant de personnel et de moyens dans les services -, le poste médicaments progresse fortement avec 12 % d'augmentation sur un an. Cette " explosion " serait liée en partie à l'arrivée de nouveaux produits, plus chers, que ne compenserait pas le recours aux médicaments génériques, plus anciens et donc moins chers, pour d'autres traitements.

Du coup, certains commentateurs reviennent à la charge pour désigner les coupables, les uns affirmant que les Français consommeraient trop de médicaments, les autres accusant les médecins de ne pas prescrire assez de médicaments génériques. C'est pourtant la moindre des choses que les malades aient accès aux soins et qu'ils puissent bénéficier des progrès de la recherche médicale et pharmaceutique, même si ces traitements innovants coûtent cher. Et il est normal que la société consacre de plus en plus de moyens pour la santé publique.

Reste que le gouvernement pourrait faire pression sur les trusts pharmaceutiques, qui vivent en grande partie sur le dos de la Sécurité sociale et affichent des bénéfices records, pour qu'ils limitent leurs appétits. Encore faudrait-il que le gouvernement ait cette volonté, ce qui n'est pas le cas. Il préfère invoquer les déficits - réels ou prétendus - de la Sécurité sociale pour réduire l'offre de soins, les remboursements de certains médicaments et augmenter les cotisations.

Partager