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Sncm Marseille : Demi-tour, toutes !

L'Aliso, le NGV, (Navire à Grande Vitesse), qui assure la ligne Livourne-Bastia, est en réparation à Marseille. Le 8 juillet au départ de Livourne, la météo indiquait des vagues avec des creux de 3 mètres. Malgré la tempête, le commandant décidait le départ. Il aurait été possible de transférer les passagers sur le cargo de la SNCM qui se trouvait aussi à Livourne, le Monte d'Oro comme il est prévu de le faire par mauvais temps. L'Aliso est un navire effilé, construit en aluminium, à très faible tirant d'eau : il est prévu pour naviguer par beau temps ou par petit temps, quand la mer est peu agitée.

Le commandant est maître de ses décisions, mais les pressions de la direction sont fortes, pour rentabiliser au maximum les navires, prouver leur capacité à naviguer même dans des conditions difficiles, faire pièce à la concurrence. Ce discours imprègne l'esprit de bien des membres de l'encadrement.

Le 8 juillet la démonstration a été franchement ratée.

Au large de Livourne, une vague plus grosse que les autres s'est avancée vers le navire, un véritable mur d'eau. L'Aliso, au lieu de monter sur la vague, s'y est enfoncé. Le choc a été si violent que le roof, le toit de la cabine supérieure, a été enfoncé tandis que les sabords, les hublots rectangulaires de la cabine, étaient brisés mais, heureusement, sans que l'eau puisse pénétrer. Dans le coup de tonnerre de la vague, les passagers de la cabine supérieure recevaient les faux plafonds qui s'écroulaient, en même temps que les bagages libérés des coffres situés au dessus des rangées de fauteuils, qui avaient été ouverts par le choc et la déformation du roof.

Il n'y a pas eu de victimes, c'est une chance.

L'Aliso a fait demi-tour et, à Livourne, les passagers repartaient, embarqués cette fois-ci sur le cargo, certes plus lent, mais plus rassurant.

Nul doute qu'ils se souviendront de leur voyage et de l'inconscience irresponsable de la direction de la SNCM.

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